L'Audio-Psycho-Phonologie est une discipline nouvelle fondée par le Pr A. Tomatis, Docteur en oto-rhino-laryngologie et psycho-physiologiste, spécialiste des troubles de l'audition et du langage, dans les années 1950. Ses importants travaux sur la voix et l'émission vocale, mettent en évidence les contre-réactions des circuits audition-phonation, sous le nom d'EFFET TOMATIS
De ses découvertes, le Pr Tomatis a pu établir la loi suivante :
"La voix ne contient que ce que l'oreille entend" ou, comme le Pr Tomatis se plaisait à dire, "On parle avec son oreille".
Une bonne audition n'implique pas nécessairement une bonne écoute. On peut être mal-entendant et bon écoutant, mais aussi bon entendant et "non-écoutant". Passer de l'audition, processus passif de l'ordre de la sensation, à l'écoute, processus actif de l'ordre de la perception, relève à la fois du domaine physiologique et psychique.
Sur le plan physiologique, la fonction d'écoute se réalise grâce aux deux muscles de l'oreille moyenne, le muscle de l'étrier et le muscle du marteau. En jouant sur la tension de la membrane tympanique et sur la pression liquidienne de l'oreille interne, le sujet peut sélectionner les sons qu'il veut écouter, et filtrer les sons non désirés. Le jeu savant de ses muscles protège également les fragiles cellules ciliées de l'oreille interne des sons potentiellement dangereux. Il ressort donc des travaux du Pr Tomatis que l'oreille n'est pas un organe qui transmet passivement les informations auditives au cerveau, mais au contraire un organe qui traite de façon très fine les informations, de la même façon que les muscles de l’œil le font pour la vision.
Sur le plan psychique, à l'opposé du mécanisme de l'audition, l'écoute demande l'engagement conscient de "tendre l'oreille". Il n'y a pas d'écoute sans désir de communiquer. La communication s'élabore dès le sein maternel et joue un rôle décisif dans le développement de l'enfant.
"Si la relation affective entre la mère et l'enfant ne s'est pas réalisée in utero, le langage risque de ne pas être enclenché, et même parfois de ne pas exister." Dès la naissance, c'est le désir d'être en dialogue avec la mère, puis avec le père, puis la famille et enfin le monde, qui est la "force" qui, petit à petit, exerce les muscles de l'oreille à écouter.
Cette "force" qui sous-tend l'acquisition de l'écoute, va être plus ou moins atteinte par les traumatismes psycho-affectifs de l'enfance. Des événements tout aussi divers qu'une naissance difficile, des carences affectives, un divorce parental, un déménagement, une maladie infantile ou encore la naissance d'un frère ou d'une sœur, peuvent compromettre l'apprentissage de l'écoute. Un lien important entre l'écoute et les perturbations émotionnelles se fait par le nerf pneumogastrique (ou nerf vague) qui innerve l'oreille puis le pharynx, et également contrôle le larynx, le cœur et les poumons. Son champ s'étend à tous les viscères pour atteindre le sphincter anal. Par ce nerf, les troubles de l'écoute se cristallisent sous forme de réactions psychosomatiques.
La latéralité auditive joue aussi un rôle clé dans l'élaboration d'une bonne écoute. "Tendre l'oreille, c'est tendre la bonne", c'est-à-dire la droite. Tout d'abord, l'oreille droite a l'avantage d'envoyer directement les informations auditives au centre du langage situé dans le cerveau gauche. Une oreille dominante gauche représente un trajet bien plus long, et donc un délai dans le processus d'analyse. Autre élément, le nerf récurrent (nerf qui innerve le larynx) est 40 à 60 cm plus long du côté gauche. De ce fait, la réponse audio-vocale est plus rapide à droite ; l'oreille droite tient ainsi sous son contrôle les différents paramètres de la voix (timbre, coulée verbale, intensité).Une harmonieuse latéralisation du corps à droite favorise ce que le Pr Tomatis appelle "l'image du corps", dans le sens de l'image que chacun se fait de soi. Être gaucher d'oreille, c'est perturber la latéralité et créer des troubles de l'expression verbale et de la pensée qui restera confuse. Enfin, il est important de souligner le rôle du nerf auditif dans cette structuration de l'image du corps : il n'y a pas, en effet, un muscle du corps qui ne soit pas sous la dépendance du nerf auditif. Ce dernier contrôle ainsi toute la psychomotricité et la posture verticale de chaque individu.
La stimulation auditive de la "cure Tomatis" est obtenue par un appareil électronique conçu selon les principes du Pr Tomatis pour permettre à l'oreille de bien écouter.
Comment ? En jouant sur les deux muscles de l'étrier et du marteau avec l'aide de filtres qui alternativement mettent l'oreille au "repos" ou au "travail". La musique (Mozart et les chants grégoriens) passe donc par ces filtres et est perçue par l'intermédiaire d'un casque en conduction aérienne et osseuse. Par cette gymnastique auditive, le sujet est rééduqué à écouter correctement, sans distorsion.
Lors du bilan Audio-Psycho-Phonologique, un test d'écoute, propre au Pr Tomatis, est effectué. Ce dernier met en lumière quels sont les potentiels d'écoute du sujet et la nature des éventuelles distorsions. En général, un traitement consiste en trois séries de séances sous l'appareil à Effet Tomatis : 12 jours suivis de deux sessions de 6 jours, avec 3 à 5 semaines d'intervalle, 2 heures par jour. Le rétablissement d'une bonne capacité d'écoute permet de lever des blocages qui affectent de nombreux aspects de la personne. D'autre part, lorsqu'elles sont nécessaires, les aides ou thérapies complémentaires sont d'autant plus efficaces que le sujet est alors plus à l'écoute, c'est-à-dire plus réceptif. Dans tous les cas de figure, l'Audio-Psycho-Phonologie apporte un gain de temps considérable pour l'intervention d'aide.